dimanche 17 janvier 2010
Julie Lescaut
L’épisode pilote à été diffusé le 9 janvier 1992 sur TF1. Il est réalisé par Caroline Huppert sur une idée originale d’Alexis Lecaye et un scénario de Michèle Letellier et Alexis Lecaye. Julie Lescaut vient d’être nommée commissaire aux Clairières, un district résidentiel mi-français, mi-immigrés. Elle a 24 policiers en uniforme et 9 inspecteurs sous ses ordres. Elle n’a pas encore eu le temps de s’installer qu’une affaire difficile lui tombe dessus : un rapt d’enfant. Pas l’idéal quand on doit prouver à ses hommes qu’on est compétent pour ce travail. Le téléspectateur fait également la connaissance de Sarah et Babou, les deux filles de Julie. Le ton est donné: affaires criminelles se mêlent à la vie privée. Le message : comment une femme s’en sort-elle dans un métier d’homme et comment gère-t-elle vie privée et professionnelle ?
Il arrive quand même fréquemment (une coïncidence?) que la vie privée de Julie se mêle des affaires sur lesquelles son commissariat enquête. Paul, l’ex-mari de Julie, est parfois l’avocat des truands, parfois victime (Recours en grâce et Délit de justice). Sarah et Babou ont tendance à sortir avec des garçons louches. Louis, ami de Sarah s’accuse carrément d’un meurtre de sang froid (Le secret des origines). Teddy, dont Babou s’entiche à la fête foraine, n’est peut-être pas aussi clean que ça (Travail fantôme). Elles sont souvent là au mauvais moment au mauvais endroit: Sarah est la première à arriver sur la scène d’un meurtre (Week-end), Sarah et Babou sont prises en otage dans le commissariat (Fête des mères), Sarah organise la soirée où plusieurs jeunes sont intoxiqués à l’exctasy et un ami y est assassiné (Bal masqué), Sarah effectue un stage dans une usine où un suicide et un meurtre causent une grève du personnel (Arrêt de travail), Babou est témoin de l’agression d’un prof par un parent d’élève (Piège pour un flic).
Quand elles ne sont pas carrément au cœur de l’intrigue comme lorsque Sarah fugue avec la belle-fille d’une victime (Fugitives). Julie elle-même est enlevée (Charité bien ordonnée). Elle est également présente avec ses filles dans un supermarché où un forcené menace d’ouvrir le feu. Elle sera plus rapide que lui, mais mise sur la sellette à cause de ce geste (Question de confiance). Ses amis ne sont pas non plus des gens rangés : une de ses amies, endettée, se tire une balle dans la tête (Crédit revolver), un autre couple est soupçonné d’avoir participé à une euthanasie (Soupçon d’euthanasie), une de ses anciennes amies décède dans des circonstances mystérieuses alors qu’elle avait été arrêtée le jour précédent en état d’ivresse et d’excitation avancée (Ville haute, ville basse).
Côté vie privée, Julie est divorcée. On lui connaît bien un ex-petit ami (L’ex de Julie), un ex-mari, mais peu de flirts actuels. Il est vrai que sa relation avec Paul est parfois ambiguë (Délit de justice) et que la série flirte parfois avec l’idée de les remettre ensemble (Femmes en danger). Julie reste une femme et il lui arrive de tomber sous le charme des hommes : un ravisseur (Charité bien ordonnée), un témoin (Question de confiance), un avocat (à partir de l’épisode La tentation de Julie et pendant 5 saisons) ou encore un collègue (depuis qu’elle travaille à Paris). Sinon, Julie a un papa que les filles ne connaissaient pas jusqu’il y a peu. Julie avait coupé tout contact avec lui, à moins que ce ne soit l’inverse, il est parti quand elle était encore toute petite (Le secret de Julie). Cette piste ne risque cependant pas d’être explorée plus avant. En effet, l’acteur qui incarnait le papa de Julie, Daniel Ceccaldi, est décédé peu de temps après la diffusion de l’épisode.
Côté professionnel, Julie est un patron respecté et apprécié de ses subordonnés. Mais le tableau est moins rose avec ses supérieurs. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne lui rendent pas la vie facile. Ils sont toujours pressés de voir des résultats, soi-disant parce que les autorités les tannent. Ils ne semblent pas non plus avoir confiance en leurs simples flics. Ça peut se comprendre pour un dossier qui pourrait impliquer un tueur en série (A couteaux tirés), mais cela irrite beaucoup Julie à d’autres occasions, surtout quand ces personnes risquent de concurrencer son service (Crédit revolver) ou sont des espions (Police des viols). Enfin, il arrive que le supérieur en question soit directement lié à une affaire : le commissaire divisionnaire est l’amant de la victime et il est directement soupçonné (L’affaire Darzac) ou le procureur se retrouve au centre d’une intrigue (L’affaire du procureur).
Les enquêtes de Julie sont principalement des homicides. Sinon, il s’agit de dossiers de vandalisme (Délit de justice), de délit de fuite (Destins croisés), de travailleurs illégaux (Interdit au public), de viol (Police des viols), de rapt d’enfants (Rapt et Alerte Enlèvement), d’évasion (Recours en grâce). De quelques natures que soient les crimes ou délits, généralement les enquêtes sont à connotation plutôt sociale. On y découvre les droits des travailleurs (Arrêt de travail), les problèmes liés à l’incarcération et les conditions de vie dans les prisons (Cellules mortelles, Fête des mères et Délit de justice), le harcèlement (Harcèlement), les mœurs (L’inconnue de la nationale, Police des viols et Trafics), les situations engendrées par l’immigration clandestine (Interdit au public), l’euthanasie (Soupçons d’euthanasie), des aveugles (Passions aveugles) ou encore de l’adoption et de la famille reconstituée.
Les jeunes sont également une cible privilégiée des scénaristes et donc des éléments importants dans les scénarios qu’ils soient victimes ou criminels. La série aborde notamment la question de la drogue (Bal masqué et Secrets d’enfants), le bizutage (Bizutage), la délinquance (Délit de justice et L’ex de Julie), les dangers de la route (Destins croisés), les problèmes liés à l’éducation (L’école du crime et Les surdoués), la difficulté d’être adolescent (Fugitives), le délit de sale gueule (Rumeurs). Parfois, les scénaristes abordent les dangers ou les difficultés du métier de flic (blessures, prises d’otages, bavures, relations aux victimes, objectivité, ...).
Mais, dans le cas de Julie Lescaut, on pourrait dire que trop de social tue le social. La tendance semble de plus en plus nette pour la série de délivrer des messages. Les enquêtes sont alors l’occasion de présenter plusieurs points de vue et d’en fournir une synthèse moralisatrice à la fin de l’épisode. Par sa longévité, la série nous montre également l’évolution de la réglementation des téléphones portable au volant. Julie utilise sans modération son mobile dans sa 406 en le tenant à la main, puis elle utilise le kit mains-libres filaire pour être actuellement avec l’oreillette bluebooth.
Au sein des épisodes, on trouve de plus en plus un moment (parfois plusieurs) de dialogues dits pédagogiques qui visent à expliquer une situation. Ces séquences sont parfois froides, superficielles et mal écrites et cela n’est pas favorable la qualité de la série. C’est, en autres, ça qu’on ne retrouve pas dans les séries américaines et qui plait à un profil de public fuyant les séries françaises. Pour ne rien arranger, il faut quand même admettre que la série n’apporte pas de nuance non plus dans sa manière de brosser les personnages. Les héros sont manichéens : les filles de Julie sont exemplaires, ses inspecteurs sont trop bons, elle-même a toujours le bon mot, le bon geste, la bonne opinion. Tout ceci sent le politiquement correct et est trop lisse.
Il faut noter que les scénaristes ont marqué un grand virage dans la série en mutant la commissaire dans la capitale. Les nostalgiques ont peut-être perdu leurs repères mais ils les ont vite retrouvé dans la nouvelle version grâce à la présence de Sarah et Motta. La série est restée au format de 90 minutes mais les intrigues et le rythme se rapprochent de plus en plus de ce qu’on trouve de l’autre côté de l’Atlantique.
Malgré tout ce qui est écrit ci-dessus, je reste fidèle à Julie Lescaut et je ne rate aucun épisode inédit. La bonne humeur de Véronique Genest me ravie à chaque fois et je ne dois pas être le seul vu le grand nombre de téléspectateurs qui suivent les aventures de la rousse. Je vous conseille de regarder une fois si vous avez toujours zappé faute de préjugés.
Générique de Julie Lescaut de 1997 à 2007
Générique de Julie Lescaut depuis 2008
(diffusé qu'une seule fois car il n'y a plus de générique)
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